Vagabondages Cinématographiques - Longs métrages
Plein air.

le Ma’Ohi Nui

d'annick ghizelings

france. 2018. documentaire. 1h53.

Scénario : Annick Ghijzelings
Image : Caroline Guimbal, Annick Ghijzelings
Son : Jean-Jacques Quinet
Montage : Annick Ghijzelings
Musique : Herman Martin
Production : Iota productio
Voix : Flora Devatine librement inspirée des textes de Flora Devatine, Chantal Spitz et Duro Raapoto
Contacts : CBA
www.doc-cba.be
Tél. +32 2 227 22 34

 

 

Tahiti, Polynésie française. Entre la piste de l’aéroport international et une petite colline de terre s’étend le quartier du Flamboyant. On dit « quartier » pour ne pas dire « bidonville ». Ces quartiers sont les lieux que l’histoire coloniale française et les trente années d’essais nucléaires ont remplis d’un peuple aliéné, déstructuré. A l’image de la radioactivité qu’on ne peut ni sentir, ni voir, mais qui persiste pour des centaines de milliers d’années, la contamination des esprits s’est lentement et durablement installée. Pourtant là, dans ce quartier de baraques colorées, quelque chose survit, quelque chose de ténu, d’enfoui, de presque invisible, et qui résiste à la disparition.

 

 

"Mon premier voyage en Polynésie française remonte à 2011. J’y préparais alors mon film précédent "27 fois le temps". D’abord happée par la sauvage beauté des îles, je n’ai pas immédiatement ressenti la tristesse et le désabusement des habitants avec qui je travaillais. C’est en vivant là-bas, avec eux durant plusieurs mois, et en y revenant plusieurs années de suite, en partageant leur quotidien, en les écoutant, en les regardant, que j’ai peu à peu commencé à saisir ce sentiment d’amertume ou de honte parfois, qui les habitaient. Tout cela était surtout directement visible à Papeete, capitale de la Polynésie française située sur l’île de Tahiti. (…) J’ai voulu voir dans ces quartiers autre chose que cette dégradation physique et psychique. Ces quartiers m’ont attirée car c’est là justement que quelque chose, lentement, se met en place, qui prend la forme d’une redéfinition identitaire, une tentative de préserver un mode de vie et de se redéployer comme peuple à travers des valeurs Ma’Ohi : un lien à la terre profondément constitutif de leur être, un lien aux ancêtres, à la langue et à des valeurs collectives et spirituelles spécifiques." Annick Ghijzelings

 

mah ohi nui reaAprès des études de sciences et de philosophie, Annick Ghijzelings publie plusieurs essais et récits. En 2003, elle réalise Le Jardin, une adaptation de l’un de ses livres, et depuis se consacre au cinéma, documentaire et fiction. Son travail l’emmène de l’Afrique à l’Amérique latine et à l’Océanie où elle réalise, entre autres, Terre terra terrae (Doc, 2008), The Very minute (film expérimental) en 2010 et 27 fois le temps (Doc, 2016). Ses livres comme ses films sont traversés par un même désir de travailler l’impermanence des choses et de défaire la course du temps. Autant de traces et d’indices de ce qui résiste à l’effacement et à l’oubli.

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